Prostitution de subsistance: un phénomène amplifié par les grands chantiers

[Mister T 45020]

For the French readers of CERB, this was published yesterday (one of two articles).

 

From Le Soleil

 

«Quand on entend parler de prostitution ici, c'est très souvent ça [la prostitution de subsistance], qui se fait de bouche à oreille, pas comme de la prostitution organisée», a déclaré Julie Fréchette, du Centre d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de la Côte-Nord. Comme ailleurs, ce sont souvent des femmes monoparentales et en situation de pauvreté qui en sont réduites à cette solution.

 

L'organisme n'a toutefois pas de statistiques sur le sujet. «Ce n'est pas une chose dont les gens se vantent», signale Mme Fréchette pour expliquer le manque de données. «Pour notre part, on peut s'en apercevoir de différentes manières. Souvent, ce sont des femmes qui viennent nous voir pour une agression sexuelle et à force de jaser, on se rend compte qu'il y a autre chose.»

 

Dans les grands chantiers de construction, comme ceux miniers au Nord et celui de la Romaine, des femmes qui travaillent dans les services, nettement moins bien payées que les travailleurs du chantier, doivent arrondir leurs fins de mois avec de la prostitution, a ajouté la représentante du CALACS. La situation est amplifiée par le fly in/fly out, ou le navettage, où les hommes demeurent au chantier plusieurs semaines sans retourner chez eux.

 

Un phénomène à dénoncer

 

Même s'il est peu documenté et encore tabou pour plusieurs, le phénomène de la prostitution de subsistance doit être dénoncé haut et fort selon Julie Fréchette, car même s'il y a rémunération pour l'acte, il s'agit fondamentalement d'une agression.

 

«Il faut en parler publiquement, de cette chose pour que les gens comprennent vraiment que c'est une forme de violence sexuelle, ce type de prostitution», a-t-elle conclu.